Dimanche 11 Novembre 2018/ XXII Ord. B :

1R17, 10-16 / Ps145/ He9, 24-28/ Marc 12,38-44

De la farine, prélevez la fleur

Offrez- la de tout cœur.

Pour une bonne galette

À la demande du prophète.

Frères et sœurs bien aimés

Il suffit aujourd’hui encore de tourner le bouton de sa radio ou d’appuyer sur sa télécommande pour entendre images à l’appui : massacres en Syrie. Attaques au couteau à Melbourne. Bombardements au Yémen. Attentat au bataclan. Enlèvement d’écoliers au Nigeria. Fusillade dans une synagogue à Pittsburgh. Explosion Kamikaze en Afghanistan et ma liste est bien loin d’être exhaustive.Tous ces événements dramatiques de barbarie organisée par des hommes et des femmes à l’échelle internationale viennent nous rappeler, s’il en était encore besoin que la Paix est un trésor bien fragile et certes si la grande guerre est terminée mais les batailles pour la paix, ne le sont point. Voilà pourquoi ce jour du 11 Novembre 2018 qui est le centenaire de l’armistice de la Première guerre mondiale 1914-1918 est un grand jour. Je salue très affectueusement et bien respectueusement les Anciens Combattants et toutes les personnes dont les proches ont été touchés par cette guerre. Nous ne pouvons jamais oublier tous ceux qui ont donné leur vie dans ces combats atroces où plus de 18 millions de personnes ont péri. Un chiffre multiplié par trois lors de la deuxième guerre mondiale.

Chers enfants du KT et les jeunes de l’aumônerie, savez-vous ce que signifie: Commémorer ? » Commémorer, c’est célébrer le souvenir d’un événement. Ce dimanche est un jour du souvenir. Nous sommes d’une religion de mémoire et de mémorial, car Jésus nous a dit : « Vous ferez cela en mémoire de moi. » (Luc 22,19) Dans la vie, il faut se souvenir pour ne pas répéter les erreurs du passé. Il est bon de se souvenir pour réfléchir et bâtir autrement le présent afin de créditer l’avenir de forces neuves et d’énergies nouvelles en vue du progrès et surtout en vue de la Paix.Dimanche de la paix.

C’est pour que nous vivions en paix que des hommes et femmes de nombreux autres pays sont venus à notre secours durant la guerre. Parler de la paix dans une messe n’est pas du tout une récupération thématique. Tenez ! La première grande hymne de la messe que nous appelons le Gloria dans lequel nous chantons : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et Paix sur la terre… Plus loin dans la messe, avant d’aller communier, nous disons : Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde donne-nous la paix. Après le Notre Père, le prêtre célébrant dit cette prière : » Seigneur Jésus tu as dit à tes apôtres, je vous laisse la paix, je vous donne ma paix… (Jn14, 27)Plus encore, quelle est la dernière phrase qui conclue la messe ? Allez dans la Paix du Christ. Voyez-vous, frères et sœurs bien aimés, un chrétien, une chrétienne doivent être des artisans de paix. (Mt5, 9) Le Concile Vatican II nous demande « d’entreprendre avec persévérance et de poursuivre avec force cette œuvre d’immense amour qu’est la construction virile de la paix. » (Gaudium et Spes 82§2) Quelques menaces pèsent sur la paix. La course effrénée aux forces de destruction que sont les armes. L’individualisme ou le mépris des autres. « La mondialisation de l’indifférence. » La violence faite aux autres spécialement les plus fragiles dans la lecture du jour : la veuve de Sarepta, son fils l’orphelin, l’exilé (Élie) La perversion de la parole, le détournement du dire, le mensonge, les « fake news. » Que devons-nous faire ? DONNER ET SE DONNER POUR LA PAIX.

La paix est le don suprême. Dimanche du don. Faire ce que dit le psaume 145. Vivre la fidélité à nos vertus et valeurs.Faire justice aux opprimés. Donner à manger aux affamés. Délier enchaînés. Faire prendre conscience en ouvrant les yeux des gens aveuglés par la haine et l’orgueil.Redresser les accablés que la vie flanque par terre. Aimer les justes de l’histoireProtéger les exilés, les étrangers. Soutenir la veuve et l’orphelin.Combattre les méchants, « égarer les pas du méchant. » La paix n’est pas seulement une déclaration.Elle est également une obligation d’action. Elle n’est pas seulement un discours. Elle est également un vrai parcours, à la fois de combattant et d’habitant. Combattant de la violence.Habitant de la résistance.

Combattant de la précarité.Habitant de la générosité.

Combattant de l’intolérance.Habitant de la patience.

Combattant de la méchanceté.Habitant de l’humanité.

Combattant de l’indignité. Habitant de la liberté.

Combattant de l’ignorance. Habitant de l’espérance.

Combattant de l’extrémisme.Habitant de l’humanisme.

Combattant de l’injustice.Habitant de l’armistice.

Combattant de la pollution.Habitant de la bénédiction.

Père Jean-Parfait CAKPO.

 

Homélie du Dimanche 11 novembre 2018, Cent ans après.
Homélie du Dimanche 11 novembre 2018, Cent ans après.

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