Dimanche 18 novembre 2018/ XXIII Ord. B.

Dn12, 1-3/ Ps15/ He10, 11-14.18/ Marc 13,24-32

       

Des bouleversements aux renouvellements

Des événements à l’avènement

 

Frères et sœurs bien aimés de Dieu.

Un seul mot suffit largement à relier tous les textes sacrés proposés à notre méditation en ce dimanche. Un mot clé à détenir et à maintenir pour ouvrir les portes des quatre textes bibliques. Telle une clé USB pour les contenir tous dans un message compacté. Ce mot, c’est : le temps. Il est indispensable pour tout baptisé de savoir que le mystère de la vie chrétienne est centré sur le mystère de Jésus ; c’est-à-dire : son Incarnation, sa Sainte Passion, sa Mort et sa glorieuse Résurrection. Mais il est encore plus important de savoir que ce mystère se déploie dans le temps et hors du temps.

La première lecture et l’Evangile s’ouvrent par cette expression : « En ce temps-là… » Et rien que dans le premier texte tiré du livre de Daniel, sur un extrait de trois versets seulement, il est question au moins quatre fois du temps. À propos du Temps, Proust affirmait que « le temps dont nous disposons chaque jour est élastique. Les passions que nous ressentons le dilatent, celles que nous inspirons le rétrécissent et l’habitude le remplit. » Autrement dit, nous ne vivons pas le même rapport au temps. Car ce dernier est à la fois une donnée universelle vécue dans une appropriation personnelle, un phénomène collectif avec une perception subjective. Nous sommes dans le temps et le temps est en nous. Voilà pourquoi, je vous propose d’accueillir le message de ce dimanche à partir du temps en trois dimensions selon les textes de ce temps dit ordinaire.

Première dimension : le temps des bouleversements.

Deuxième dimension : le temps de l’avènement.

Troisième dimension : le temps des renouvellements.

Dans l’évangile de ce jour, selon saint Marc, Jésus parle des grands chamboulements qui auront lieu avant la manifestation de sa gloire : « les étoiles tomberont du ciel, la lune ne donnera sa clarté, le soleil s’obscurcira et les puissances célestes seront ébranlées. » Il ne faut pas oublier que dans l’Antiquité orientale, en dehors d’Israël, les astres étaient considérés comme des divinités qui gouvernent l’univers. Parler de l’éclipse du soleil et de ce chambardement terrifiant, est une  manière de dire que qu’il y aura des signes précurseurs à l’arrivée de Jésus, le Fils de l’Homme.

C’est la deuxième dimension : le temps de son avènement qui est le grand événement. À toutes les messes, nous redisons cette approche de notre foi au moment de l’anamnèse : « Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons sa résurrection, nous attendons sa venue dans la gloire. » Nous sommes dans l’attente de l’avènement du Christ glorieux comme libérateur et Sauveur du monde. Saint Marc écrit : « Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et gloire. » (Marc12, 26) Jésus viendra récapituler toutes choses. Car il est comme disait le Père Teilhard de Chardin, celui attire l’humanité vers le point OMÉGA de son accomplissement.

Jésus reviendra ! Mais l’attendons-nous vraiment ? Ne vivons-nous pas comme si l’histoire humaine n’avait pas de finalité ? Ne faisons-nous pas comme ceux qui disent : « Après nous, le déluge ? » Pour que le monde ne se perde pas dans les bouleversements, Dieu nous propose en Jésus le Temps des renouvellements. Il nous faut traverser les temps de grands bouleversements, et il y en a beaucoup, pour accueillir le temps de l’avènement du Christ afin de vivre pleinement la troisième dimension :

Temps des renouvellements. C’est bien cette idée de renouvellement que Jésus veut illustrer dans la métaphore du figuier avec ses  nouveaux bourgeons. Chacune et chacun devraient se poser cette question essentielle : «Est-ce que nous sommes un figuier qui porte de nouveaux bourgeons ? En couple en famille, en église, au travail, là où nous vivons ? Ce n’est pas une question d’âge. Un vieux figuier ne donne pas de vieilles figues, de même qu’un vieux pommier ne donne pas de vielles pommes. QUELS BOURGEONS ? Les bourgeons du pardon,  car il est écrit dans l’épître aux Hébreux : Jésus est le grand prêtre qui a effacé les péchés en donnant sa vie. Les bourgeons de l’Espérance et de la confiance : Car il est écrit dans le psaume. (15) : « Je garde le Seigneur devant moi sans relâche et je suis inébranlable. » Des bourgeons de la joie dans la foi : « Mon cœur exulte mon âme est en fête. Devant ta face, débordement de joie ; à ta droite éternité de délices ! » Porter bourgeons de Justice et de paix. Vivre le temps du renouvellement, c’est s‘engager résolument  pour que le monde change de trajectoire pour la  justice, la solidarité envers les autres. D’ailleurs, aujourd’hui, c’est la journée mondiale des Pauvres et la journée Nationale du Secours catholique. Le Bien que nous faisons aux autres et surtout aux pauvres, nous le faisons à nous-mêmes, car cela  fait de nous des justes. Et les justes brilleront dans le Ciel nouveau de Dieu pour l’éternité. Alors quelle est la météo du ciel de votre cœur ?

 

Père Jean-Parfait CAKPO.

  

 

 

 

Homélie du XXIIIème Dimanche ordinaire (18 novembre 2018).
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