PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES :

XXXème Ordinaire C. Si35,15-17.20-22/Ps33/ 2Tm4, 6-8.16-18/

        

Dans cette parabole de Jésus sur la prière

Accueillons sa miséricorde et sa lumière.

Chers frères et sœurs du Christ

Bien aimés fils et filles de Dieu.

Quel honneur et quel bonheur pour nous les baptisés d’avoir Jésus pour Maître et Sauveur, Divin Pédagogue qui nous initie aux secrets du cœur de Dieu. C’est encore le cas, en ce dernier dimanche du mois d’octobre que  le Pape François a voulu appeler Mois Missionnaire Extraordinaire. Mais pour quelle mission ?

Notre première mission, c’est la prière. Car comme l’affirmait le Pape Saint Paul VI : « La prière est la respiration du Corps Mystique (l’Église), la joie du peuple de Dieu. » Cette joyeuse invitation sera renouvelée, plus tard, par son successeur le Pape Saint Jean Paul II, lors de son premier pèlerinage à Mentorella (le 29 Octobre 1978), cela fait 41 ans jour pour jour ce mardi. « Mon premier message au monde, c’est la prière. Je veux m’unir à tous ceux qui sont en prière : bédouins dans la steppe, cisterciens, moniales, hommes qui travaillent, malades qui souffrent. »

Frères et sœurs, tous les textes de cette messe attirent notre attention sur les dimensions et les bienfaits de la prière. La première lecture tirée de Ben Sirac déclare : « Le Seigneur écoute la prière de l’opprimé. » Plus loin l’auteur ajoute : « La prière du pauvre traverse les nuées.» Pourquoi ? La réponse nous vient de l’évangile de ce jour, une parabole : « Deux hommes montèrent au temple pour prier. »L’un fut exaucé mais pas l’autre. Le publicain, le fut mais le pharisien pas du tout. Mais alors, qu’a-t-il fait ou dit de mal ? La prière du pharisien pèche par quatre excès :

Le premier excès réside dans le fait qu’il dresse la liste de ses bonnes actions : « Je jeûne deux fois par semaine … »  Or Jésus conseillait à ses apôtres. Quand tu jeûnes, ne laisse rien paraître… « Quand tu fais l’aumône que ta main droite ignore ce que donne la main gauche. »(Mt6, 3-4)

Le deuxième excès dans la prière du pharisien est qu’il méprise les autres  dont le publicain  en l’occurrence « Je ne suis pas comme les autres encore moins comme ce publicain », se permet-il de dire. Il ne pouvait pas savoir ce que dira plus tard LAMARTINE : « Le dénigrement est la passion de l’insuffisance. »Et justement, à propos d’insuffisance, sa prière en a une autre. Le troisième excès : Il juge les autres. Du coup, il en vient à oublier que lui et le publicain sont tous des enfants de Dieu. Qui d’entre vous laisserait quelqu’un enter chez lui et commencer à dire du mal de vos enfants puis après cela se déclarerait votre ami ? Enfin, le quatrième défaut c’est l’auto attribution des grâces : le pharisien oublie une chose essentielle : tout  ce qu’il a pu faire, ce dont il se glorifie, tout ce qu’il est, il le doit à Dieu : Comme le dit un proverbe africain : « On ne doit pas se vanter d’avoir donné un peu d’eau à l’océan. » Dieu est un océan d’amour et de grâces. C’est Lui qui donne la vie et ses grâces.

MAIS ALORS COMMENT FAUT-IL PRIER ? Avant tout, il faut se présenter à Dieu avec un cœur pauvre et simple, un cœur humble. Car comme l’écrit Saint Augustin, « Dieu a vu l’orgueil dans l’accusateur et l’humilité dans l’accusé. » Prière et précarité sont de la même famille. Devant Dieu soyons le cœur et les mains vides. (Sainte Thérèse de Lisieux.)

Ensuite, il faut toujours rendre grâce. Dire merci à Dieu, au Seigneur notre Dieu. C’est ce que nous apprend le psaume du jour, dans sa première strophe : « Je bénirai le Seigneur en tout temps… » C’est aussi, l’attitude de Saint Paul qui attribue toute la gloire de sa vie à Dieu. Mais le sommet de la prière, c’est la pratique de la miséricorde divine. Si la prière consiste à  parler à Dieu comme dans l’évangile du jour, la miséricorde, elle, fait parler de Dieu par notre témoignage concret de bonté, de partage, de solidarité, de justice envers les pauvres dont les figures les plus importantes dans les textes du jour sont :L’opprimé/ L’orphelin/ La veuve/Le pauvre/Le pécheur public. À propos d’eux, le psaume 33 déclare :

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Sans juger, Il sait de quoi nous sommes pétris

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Car Il a le cœur et le regard attendris

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Heureux qui trouve en Lui un véritable abri

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Car l’amour soigne le cœur  blessé et meurtri

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Chantons pour Lui éloges et cantiques fleuris.

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Car pour tous, sa grande bonté n’a pas tari.

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Il aime ses enfants, Il ne fait pas de tri.

Le Seigneur écoute, attentif à leur cri.

Et vous, écoutez-vous le monde et tout son cri ?

 

Père Jean-Parfait CAKPO

 

Homélie du 27 octobre 2019.
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