Homélie du 14 novembre 2021.
26 nov. 2021
Heureusement que Jésus n'a pas donné de date pour son retour glorieux. Heureusement qu'il n'a communiqué ni le jour, ni l'heure à laquelle se réalisera ce que disent les Saintes Ecritures et ce que prédisent les prophéties dont celle de Daniel dans la première lecture. Et pourtant, certains faux prophètes ont déjà annoncé plusieurs fois la fin du monde et le retour du Fils de l'Homme. Certains n'hésitent pas à dire que cette pandémie était dans les prédictions. Or, s'il m'était demandé de dire en trois mots le message de mon homélie après lecture et méditation des textes sacrés de ce jour, je dirais ceci : "Les temps et le signe des temps." Je n'ai pas dit le temps et les signes du temps. Mais bien "Les temps et le signe des temps."
Nous croyons et nous proclamons que Jésus reviendra dans la gloire. Pour nous y préparer, la Parole de Dieu nous invite à être attentifs à ce qui fait les temps et le signe des temps. Le sage du livre de Qohélet disait : "Il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous le soleil." (Qo 3,1) Dans les lectures de ce dimanche les références au temps sont nombreuses. Ecoutez encore ces mots du Livre de Daniel : "En ce temps-là / Ce sera un temps de détresse. Jusqu'à ce temps-ci / Mais en ce temps-ci / Pour toujours et à jamais ..." (première lecture) Mais dans la deuxième lecture, il y a d'autres allusions comme : "Chaque jour / A maintes reprises ... Jamais / Il s'est pour toujours assis à la droite du Père."
C'est Jésus qui dans son enseignement, évoque le jour et l'heure où le Fils de l'Homme viendra... (Marc 13, 32)
Chers frères et sœurs bien-aimés. Cet enseignement est très important, surtout à notre époque où, en raison des autoroutes de la communication et des outils de technologies nouvelles, nous avons la tentation de vouloir tout, tout de suite, tout le temps et à tout moment. Mais très vite, chacune et chacun se rendent compte de ce qu'affirmait Marcel PROUST : "Le temps dont nous disposons chaque jour est élastique. Les passions que nous ressentons le dilatent. Celles que nous inspirons le rétrécissent..." Mais, durant ces temps, le Seigneur vient nous tenir en éveil dans ses sacrements et sa Parole. Celle-ci nous demande trois dispositions spirituelles :
Labourer ce temps. Cela consiste à travailler à son avènement. Autrement dit faire de ce temps un labour et un labeur. Voilà pourquoi saint Paul écrivait à Tite ces mots : "En attendant la bienheureuse espérance et la venue de notre Grand Dieu et Seigneur Jésus Christ, engageons-nous pour la justice et la piété." (1 Tt 2, 13)
La deuxième attitude consiste à apprendre, scruter, chercher Dieu. Jésus nous le conseille en ces mots : "Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier." Autrement dit, soyez attentifs à la nature. Dieu le Créateur y a laissé sa signature. Comme le figuier qui vit pendant trois cents ans, soyez enracinés dans le Christ et ouvert à son Souffle vivifiant, l'Esprit Saint, pour produire des fruits d'espérance.
Enfin, selon la troisième attitude, il faut amplifier la vie. Creusez la foi, pour y planter le figuier de la vie.
Vous comprendrez alors pourquoi le psaume du jour (Psaume 15) annonce ceci : "Seigneur, tu m'apprends le chemin de la vie..." Mais quel chemin ? Chemin de louange (Mon cœur exulte), Chemin de foi (Ma chair elle-même repose en confiance), Chemin de bonheur (Devant ta face débordement de joie).
Bref, pour que vive le figuier, il faut en prendre soin. Jean d'Ormesson n'écrivait-il pas : "Vivre est une occupation de tous les instants...?" Mais lorsque tous les instants sont remplis de la grâce de Dieu en Jésus pour l'éternité, Ô quelle joie ! Ô éternité de délices ! AMEN
Père Jean-Parfait CAKPO