PAROISSE ST THOMAS DE LA TOUQUES
IIème Dim. Temps Ordinaire - B - Dim. 14 Janvier 2024
1 S 3, 3b-10.19 / Ps 39 / 1 Co 6, 13c-15a.17-20 / Jn 1, 35-42
 
Seigneur, j'ai dit ton amour et ta vérité
Nous voici, Père, pour faire ta volonté.
 
Mes bien-aimés frères et sœurs, si vous me demandiez de vous dire en quelques mots clés ce qui fait le cœur de mon homélie, je vous offrirais volontiers un trousseau de clés constituées de trois mots pour ouvrir la porte de l'enseignement du Christ, comme le fit André le premier apôtre dans l'évangile de ce jour. (Cf St Basile de Séleucie)  Ces trois mots forts et vivants sont :
REGARDER - CHERCHER - ECOUTER
Dans le verbe regarder, il y a regard. Et justement l'évangile de ce jour (Jn 1, 35-42) emploie l'expression "pose son regard" par deux fois, mais en deux endroits différents, par deux personnes différentes et sur des personnes différentes. Cela se dit au début et à la fin, comme une introduction et une conclusion. "Jean le Baptiste posant son regard sur Jésus ..." Et à la fin, il est écrit que André ramena son frère Simon à Jésus et  "Jésus posa son regard sur lui et dit : " ...."
Chers amis du Christ, puissiez-vous ne pas détourner le regard devant les hommes et femmes qui ont soif et faim de votre regard. Car "l'œil, dit St Matthieu, c'est la lampe du corps, si ton œil est bon, ton corps tout entier est dans la lumière. Mais si ton œil est malade, ton corps aussi est dans les ténèbres ..." (Mt 6, 22 / Lc 11, 34-36)  Alors, ferme les yeux et ouvre l'œil, le bon. Celui qui se pose avec amour, douceur, attention, intérêt, bienveillance, sur les autres. En nous donnant la PAIX, à la messe, puissions-nous offrir un regard aux  autres. Car il est plus que bénéfique, parfois, de "faire passer le regard sur autrui par un regard sur soi." (Jean Grosjean - L'Ironie Christique page 145)
Comme nous le chantons dans un cantique : "N'aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ car il t'aime."  C'est parce qu'il nous aime qu'il est devenu l'Emmanuel, Dieu avec nous. L'Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde. Or aimer nous fait désirer l'être aimé, c'est-à-dire le chercher. D'où la question : "Où demeures-tu ?" en réponse à la première question "Que cherchez-vous ?"  Voilà la deuxième clef que je vous proposais après Regarder, Chercher.
Il nous faut accueillir cette question de Jésus, adressée à ceux qui désirent devenir disciples.  Il est judicieux de vous faire remarquer que la question n'est pas "Qui cherchez-vous ?"  La seule fois où Jésus l'a prononcée (Qui cherchez-vous ?), c'était au seuil du drame qui va le frapper et ceux qui en étaient les instigateurs s'écroulèrent par terre.  "Que cherchez-vous ?" Autrement dit : Quel est l'objet de votre démarche ? Quel est le motif de votre désir ? Quel est le sens (direction et signification, orientation) de votre quête. Chers enfants du catéchisme, veuillez prendre cette question au sérieux. "Que cherchez-vous dans votre vie ?" Nous sommes à St Augustin. Rappelez-vous sa découverte célèbre dans Les Confessions : "Beauté si ancienne toujours nouvelle. Tu étais à l'intérieur, j'étais dehors à ta recherche."
Si vous ne savez pas ce que vous cherchez, quand saurez-vous que vous l'avez trouvé ? Un disciple du Christ est un chercheur inlassable. Mais il y a quelque chose que vous ne devez pas oublier : Quand on trouve quelque chose que l'on cherchait, c'est réjouissant. Mais quand on cherche quelque chose et qu'on découvre autre chose en plus, quel bonheur, quelle grâce ! C'est bien ce qui s'est passé lorsque nous avons été attirés par l'Enfant Jésus de Prague, dans les combles de l'Eglise depuis 80 ans. Il a mis un comble à notre joie. Jésus est notre Guide,  notre Berger. Ecoutez-le.
Le plus important c'est d'écouter. Le Pape François nous dit  "d'écouter la clameur de la Terre et des pauvres." 
Ce verbe est une troisième clef qui ouvre les portes du corps. Et le corps est présent dans tous les textes de cette messe. Tenez, dans le Psaume 39 il est dit : "En ma bouche ..."  "Tu as ouvert mes oreilles."  "Je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais."  "Le corps est présent car le corps est le sanctuaire de Dieu."  Quel est le dernier mot de la deuxième lecture ? (1 Co 6, 20)  Ecouter, c'est la clef que le jeune Samuel  a reçue comme secret pour avoir accès aux paroles de Dieu.  "Ecoute plus souvent les choses  que les êtres. La voix du feu s'entend, entends la voix de l'eau ..." (Birago Diop)
Ecouter, c'est un ace de prière. "Shema Israël" (Dt 6, 4)  Ecouter, c'est habiter autrement un lieu qui fait lien. C'est habiter un espace, un temps, un soi-même, un autre, le Tout Autre. Ecouter, c'est faire à l'autre un cadeau inestimable. Ecouter, c'est apprendre et comprendre, un acte d'amour et de sagesse. C'est ainsi que Samuel avait appris l'écoute grâce à sa mère Anne, et son guide spirituel, le prêtre Eli. Samuel sera grand guide. Il va consacrer les grands Rois (Saül et David). Chers enfants du KT, puissiez-vous écouter.
Voulez-vous finir cette homélie avec moi, en reprenant la prière de Samuel ?
"Parle Seigneur, ton serviteur écoute."
Dans nos vies Seigneur, montre-nous la route.
Parle Seigneur, ton serviteur écoute.
Seigneur, malgré tout ce qui nous déroute.
Parle Seigneur, ton serviteur écoute.
A la Paix, que chacun de nous ajoute.
Parle Seigneur, ton serviteur écoute.
Alors, à ce trousseau des trois clefs, est-ce que votre cœur en rajoute ?
 
 
Père Jean Parfait CAKPO
 
Homélie du IIème Dimanche du Temps ordinaire (14 janvier 2024).
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