PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES : 15 Sept 2019

                   XXIVème dimanche ordinaire C.

Ex32,7-11.13-14/Ps50/1Tm1,12-17/Luc15,1-32.

 

Lorsque la misère rencontre la miséricorde

La joie éclate.

Elle se fête et se danse.

                  

Frères et sœurs du Christ

Serviteurs et servantes de Dieu.

Un seul mot suffit en ce dimanche. Un mot vertu que tout chrétien doit cultiver dans son jardin intérieur. Un mot  lumière dont les splendeurs sont en Dieu. Un mot boisson à consommer sans modération et sans rien payer. Car comme disait le poète, Césaire : «Avec un mot frais, on peut traverser le désert d’une vie. » Un mot source pour désaltérer, les cœurs purifier les esprits et édifier l’avenir : la miséricorde

Les trois paraboles de l’évangile selon saint Luc que nous venons d’écouter, sont classées dans les paraboles de la miséricorde de Dieu. Tous les textes de ce jour célèbrent cette bonté ineffable de Dieu. Sa tendresse maternelle et matricielle, son pardon inconditionnel, sa bienveillance sans borne envers les hommes et femmes qu’il a crées. Dans le psaume du jour, le Roi David la chante en ces termes : « Pitié pour moi, Mon Dieu dans ton amour selon ta grande miséricorde, efface mon péché » (Ps50) Quant à Saint PAUL dans ses confessions, à Timothée, la deuxième lecture, il proclame la grandeur de ce  pardon de Dieu en écrivant : « Moi qui étais autrefois blasphémateur, persécuteur, violent, Dieu m’a fait miséricorde. »

Il révèle que « l’amour de Dieu pour ceux qui ne sont ni aimés, ni aimables,  tranche par ricochet avec la dureté et la sévérité que leur manifestent les gens plus justes ». C’est dans cette catégorie que se classent les scribes et les pharisiens qui s’étaient mis à récriminer, c’est-à-dire protester, s’indigner ou tout simplement râler, parce qu’ils ont vu Jésus accueillir des pécheurs. Comme le fils aîné de l’évangile, ils disent vertement et ouvertement leur colère. Comme le fils aîné de la parabole, les pharisiens sont certes sérieux, observateurs de la Torah, pratiquants sans faille les commandements de Dieu. Mais comme le fils aîné, ils ont oublié l’essentiel : l’amour, la bonté, la miséricorde. Or DIEU dit au prophète Osée : « C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices. » (Os6, 6) « Jésus est la miséricorde de Dieu, faite chair. » (Pape François) Il est le pardon de Dieu offert à toutes et tous. Nous avons tous besoin de pardon. Soit parce que nous avons besoin de le donner à celles et ceux qui nous ont fait du tort, soit parce que nous avons besoin nous-mêmes de le recevoir. Qui peut vivre sur cette terre sans jamais offenser les autres ? Dans les temps actuels où le pardon est une monnaie rare, le rappel de la miséricorde est une urgence dans la société, dans les institutions, au travail et en famille. Mais le pardon et la miséricorde ne sont pas des discours et des théories. Ce sont des attributs de Dieu et des actes concrets, des attitudes vraies.

En voici quelques-uns de ces actes tirés de  l’évangile du jour. Il est écrit :

« Comme il était encore loin, son père l’aperçut. » Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu le premier, c’est lui qui nous a aimés (1 Jn4, 10). Il a jeté sur nous son regard. Détourner le regard et ne pas s’intéresser aux autres, c’est tomber dans ce que le Pape François appelle  « la mondialisation de l’indifférence ».

« Il fut saisi de compassion. » Remué jusqu’aux entrailles. Seules les femmes connaissent cela. « Si quelqu’un a de quoi vivre en ce monde et voie son frère dans le besoin et qu’il se ferme à la compassion, comment l’amour de Dieu peut-il demeurer en lui ? » (1Jn3, 17)

« Il courut vers lui. » Aimer, nous oblige à des déplacements intérieurs et extérieurs.

« Il se jeta à cou. » Ah ! Les retrouvailles.

« Il le couvrit de baisers. » La tendresse est la sœur de la miséricorde.

« Il le fait habiller. » Certains pauvres attendent un vêtement de nous.

« Le père lui fit mettre une bague aux doigts »: C’est le signe de la dignité de Fils de Roi.

« Le Père ordonne de lui mettre les sandales aux pieds.» Dieu ne nous a  crées pour que nous soyons des va-nu-pieds.

« Il organise la fête » : Il voit grand « En ces temps-là dit le prophète Isaïe Dieu organisera un festin sur sa montagne sainte. Un festin de veau gras et de vin capiteux. (Isaïe 25,6-8) Donner à manger aux pauvres, c’est un acte de miséricorde.

Il sort pour expliquer au frère aîné les sens de cette fête : la fraternité. Mais le fils aîné lui répliqua : « Quant ton fils que voilà est arrivé… » Leur père redit : «  Ton frère est revenu… »Le père supplie le fils aîné d’entrer à la maison. Il lui fait une déclaration d’amour : « mon enfant, tout ce qui est à moi est à toi… » Mais la parabole est inachevée. Nous ne savons pas si le fils aîné a accepté d’entrer pour prendre part à la fête ou non. N’est-ce pas une manière de nous dire que Dieu a fait le premier pas mais que chacune ou chacun, dans sa liberté éclairée, doit faire le pas qui lui incombe ? Pour la fraternité, la réconciliation. Pour parfois le pas à faire, c’est un simple coup de fil ou un mail à écrire. Alors, accepterez-vous l’invitation au banquet de la fraternité ?

                                           

 

 Père  Jean Parfait CAKPO.

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